Terres nourricières en danger !

Terres nourricières en danger !

Un peu de l’histoire agricole du Québec … et de l’histoire de notre terre agricole!

Ce brin d’histoire accompagné de faits, en plus d’être informatif, répondra sûrement à vos questions laissées en suspens, concernant le point sur le manque de signalisation pour accéder au 317, 2e Avenue du Domaine Morin, qui a été lu plus de 1000 fois!

 

-Dans les années 60 :

Ce qui est présentement appelé le Domaine Morin à St-Gabriel-de-Brandon, perd sa vocation agricole pour faire place à des lotissements de villégiature.

-En 1977

Les rues et avenues asphaltées qui composent le Domaine Morin (excluant ± 70 mètres de longueur de la 2e Avenue du Domaine Morin faisant partie de la terre agricole), deviennent des voies publiques suite à l’achat par la Municipalité de St-Gabriel-de-Brandon, alors que la plupart des autres domaines de la région, ont des accès, des rues et des chemins qui demeurent encore aujourd’hui, privés.

Rappelons qu’aujourd’hui :

  • la définition de « voie publique » de la Municipalité de St-Gabriel-de-Brandon dans son règlement de zonage :

« Voie publique Tout chemin, route, rues, voies de circulation à l’usage des piétons ou des véhicules, utilisés, réservés ou acquis par la Paroisse de St-Gabriel-de-Brandon pour l’usage du public et pour servir d’accès aux terrains riverains.

  • sans oublier, que la 2e Avenue du Domaine Morin empiète sur notre terre agricole (passe dessus), sur une longueur de ± 70 mètres.

-En 1978

Est adoptée : la Loi sur la protection du territoire agricole du Québec, par la CPTAQ, soit La Commission de protection du territoire agricole du Québec, qui venant d’être créée, a pour but d’assurer la pérennité d’une base territoriale pour la pratique de l’agriculture et de favoriser, dans une perspective de développement durable, la protection et le développement des activités et des entreprises agricoles dans les zones agricoles. Cette loi, vient avec des obligations, droits et contraintes pour tous les propriétaires agricoles ainsi que pour les municipalités.

-En 1982

Un des précédents propriétaires de notre terre agricole, déposa une demande à la CPTAQ afin de créer un développement domiciliaire, ce qui fut refusé dans le cadre de la loi qui vise à protéger le territoire agricole.

-En 1987

Est acquise ladite terre agricole où est situé le 317, 2e avenue du Domaine Morin, Saint-Gabriel-de-Brandon, par mes parents (Mélanie) alors que j’étais âgée de 10 ans. Cette terre avait été laissée en friche pendant plus de 20 ans auparavant, mais mes parents à force de durs labeurs, ont remis en état la terre afin qu’un cultivateur voisin, y cultive du foin, et ce pendant plus de 30 ans.

-En juin 2006

Mes parents (Mélanie) accompagnés de nous (Benoit et Mélanie), implantons une culture de 2 hectares en petits fruits de sureaux.

-En février 2020

Au règlement de zonage est ajouté pour notre terre agricole, Agricole type 7, comprenant entre autres : l’hébergement à la ferme, les tables champêtres, les visites à la ferme, les activités de connaissance du milieu agricole.

Ensuite, vous connaissez l’histoire, nous (Mélanie et Benoit) faisons l’acquisition de la terre agricole, dans le but de Nourrir et Fleurir, les habitants locaux. Afin de participer à l’effort alimentaire, dans ces temps incertains de Covid, nous vendons quelques légumes de notre récolte, très modestement à partir de la mi-juillet, en grande partie à des gens du voisinage, qui viennent s’approvisionner à pied pour la grande majorité, en fraicheurs locales. Les constructions principales du projet Enracinés se déroulent du printemps 2020 à décembre 2020, dont la finalité de cette phase s’est échelonnée jusqu’en mai 2021.

-En février2021

La municipalité de St-Gabriel-de-Brandon accorde son appui à notre projet de 5 unités d’hébergement saisonnier, qui serviront principalement pour des travailleurs à la ferme, volet complémentaire à notre projet initial, sauf que la municipalité exige dorénavant une série de conditions qui n’ont jamais été exigées auparavant, résolution qui est publique, donc pouvant être demandée et consultée par tous. Ces conditions jugées inacceptables, auraient comme impact de nuire aux surfaces de cultures déjà en place réduisant la partie cultivable de la terre agricole, dont entre autres les cultures de sureaux, d’impliquer l’abattage de nombreux arbres qui font office de brise-vent et de refuges pour les oiseaux, nos alliés entre autres contre les insectes nuisibles et les ravageurs.

-En mai 2021

C’est l’ouverture officielle de la Fermette et Jardinerie Enracinés, comprenant le kiosque à la ferme et les serres, ouverts au public, avec accès par les voies publiques du Domaine Morin. Éclatant succès dès le départ.

Une demande de rencontre nous est proposée par un représentant de la Municipalité. 

-En juin 2021

Une rencontre s’est tenue sur notre site avec un représentant de la Municipalité. Suite à des échanges cordiaux nous en profitons pour déposer une demande de signalisation dans le Domaine Morin. Nous sommes en attente et espérons une réponse favorable.

En conclusion :

« Le développement immobilier et les décisions de certaines municipalités, figurent parmi les principales menaces sur le territoire agricole du Québec » (voir texte de Thomas Gerbet de Radio-Canada)

Force est de constater que 43 ans après l’adoption de la Loi sur la protection du territoire agricole du Québec, le débat quant à la protection des terres continue. Voici les propos d’Équiterre à ce sujet :

« -Les terres agricoles québécoises sont des ressources rares et précieuses. Pourtant, la pression à laquelle elles sont assujetties est alarmante.

-La protection de notre territoire agricole est vitale puisqu’il a comme vocation de nous nourrir et de nourrir les générations futures. Détruire notre territoire agricole, c’est mettre en péril notre sécurité alimentaire, car presque tout ce que l’on mange provient de l’agriculture.

-Pourtant, la protection de nos terres agricoles a le double bénéfice de non seulement protéger notre sécurité alimentaire, mais également de proactivement aider à atténuer les changements climatiques. »

 

Nous croyons que cela dépasse les limites de notre petit patelin : c’est un enjeu provincial alors que la pandémie nous a fait prendre conscience que c’est dorénavant un enjeu planétaire. Puisque si nous voulons une agriculture de proximité forte et tendre vers une autonomie alimentaire, nous nous devons de la soutenir à tous les niveaux. Ce débat de société a eu lieu bien avant notre humble contribution au milieu agricole. Notre fermette ainsi que de nombreuses autres, avons une mission plus grande que seulement vendre nos produits, tous ensemble nous faisons partie de la solution. Et c’est grâce à tous, que nous pourrons continuer de Nourrir et Fleurir, et ce, pour les générations futures.

Nous sommes heureux de vous compter en si grand nombre à lire notre blog. Nous vous invitons à nous faire part de vos commentaires et vous remercions de votre support.

Mais voilà dit, nous retournons à la mission que nous nous sommes donnés de nourrir et fleurir!

Vos Enracinés, Benoit et Mélanie.